Il n’avait pas vraiment un matériel très adapté au monde souterrain. A l’époque cela se résumait à une combinaison de toile pour se protéger, un casque pour la tête (casque de moto, de guerre .. !) et des cordes et échelles en chanvre. Mousquetons et lampes à acétylène venaient compléter le reste de l’équipement. A l’époque le matériel de spéléologie devait être inventé au fur et à mesure des besoins des visites !
La loi du 2 mai 1930 intégrée depuis dans les articles L 341-1 à L 341-22 du code de l’environnement permet « de préserver des espaces du territoire français qui présentent un intérêt général du point de vue scientifique, pittoresque et artistique, historique ou légendaire “. Le classement ou l’inscription d’un site ou d’un monument naturel constitue la reconnaissance officielle de sa qualité et la décision de placer son évolution sous le contrôle et la responsabilité de l’État.
Le classement est une protection forte qui correspond à la volonté de maintien en l’état du site désigné, ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation.
Généralement consacré à la protection de paysages remarquables, le classement peut intégrer des espaces bâtis qui présentent un intérêt architectural et sont parties constitutive du site. Les sites classés ne peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale ; celle-ci en fonction de la nature des travaux est soit de niveau préfectoral ou soit de niveau ministériel.
La commune d’Esparros est propriétaire du Gouffre, toutes parties confondues ( entrée naturelle, galerie touristique, et partie protégée).
La Communauté de Communes Neste Baronnies est gérante par convention de la partie aménagée.
Le site est ouvert depuis le 1er août 1997.
Elle se situe quasiment en haut du col de Coupe, et s’ouvre au fond d’une dépression dans le sol (doline). L’entrée naturelle ne se voit pas en visite. Les visiteurs aperçoivent seulement le grand puits de 40 mètres permettant de remonter dans les galeries supérieures.
Le Gouffre d’Esparros possède les caractéristiques suivantes :
- Longueur : 1,5 km,
- Profondeur : 130 mètres sous terre,
- Longueur totale en prenant en compte le réseau de Labastide : 3,2 km,
- Longueur total avec Labastide et la rivière Ayguette : 5,5 km,
- Estimé : Entre 7 et 8 km si on pouvait décolmatter toutes les galeries.
Non. Seule les galeries pénétrables par les spéléologues sont connues.
Il reste à découvrir toutes les galeries colmatées, la connexion entre Esparros et Labastide ainsi que la rivière souterraine Ayguette.
Oui. Avant qu’il y ait deux cavités indépendantes, cet ensemble se présentait sous la forme d’une seule cavité traversant de part en part le Pic de Soum.
La Neste se perdait (disparaissait) dans les grottes de Labastide et retrouvaient l’air libre par la Salle du Lac du Gouffre d’Esparros (dernière salle de la visite) dans la vallée des Baronnies.
Des effondrements sous le Pic de Soum ont séparées cette galerie en deux cavité indépendantes.
Non, aucun vestige ni peinture préhistorique n’ont été découverts dans le site.
L’effondrement entre Labastide et Esparros est antérieur à l’arrivée de l’homme préhistorique à Labastide.
– Gouffre : Entrée naturelle verticale demandant les techniques de spéléo pour descendre. L’entrée du Gouffre d’Esparros se présente sous la forme d’un puits de 17m de profondeur pour deux mètres de diamètre.
– Grotte : Entrée naturelle horizontale, permettant à l’homme préhistorique par exemple de pénétrer sous terre pour réaliser des peintures et des gravures.
Oui et non. Les séismes affectent surtout les concrétions qui peuvent se briser lors de secousses trop fortes. Quant à la cavité, les séismes n’affecteront pas les parois si celles-ci ne sont pas fragilisées par des fractures. En règle générale la terre tremble moins et les sensations sont moins fortes qu’en surface.
Non. Les précipitations ne sont pas assez importantes pour inonder les galeries, et il n’existe pas de communication importante (puits, …) pour que le trop plein de la rivière souterraine (située environ 17m plus bas) ne remonte.
Aucune datation n’a été réalisée sur les concrétions. Mais d’après les géologues, trois phases de concrétions ont eu lieu dans le Gouffre :
- la 1ère : phase la plus ancienne, surtout dans les étages supérieurs, cristallisations de calcite,
- la 2ème : phase intermédiaire, formation des cristallisations d’aragonite,
- la 3ème : phase la plus récente, formation de cristallisations de calcite et aragonite.
Plusieurs facteurs entrent en compte lors de la dissolution puis de la recristallisation du carbonate de calcium. La quantité d’eau, la quantité de gaz carbonique, la vitesse d’infiltration, la température de l’eau et de l’air, la ventilation… Résultat, il n’existe pas de vitesse moyenne de cristallisation : le fameux « 1cm par siècle » est une pure hérésie ! On peut dire que plus l’infiltration est importante plus la vitesse de cristallisation sera grande et inversement. Ainsi le public découvre une fistuleuse qui grandi de prés de 2 cm. par an. De façon générale, on peut dire qu’il faut de 10 à plusieurs dizaines de milliers d’années pour former toutes les cristallisations visibles dans le Gouffre.
Pour la calcite, les matières organiques en décomposition sont entrainées par l’eau d’infiltration puis piégées dans la calcite. La couleur peut aller de la couleur jaune au brun foncé voir noir. Pour ce qui est de l’Aragonite, les oxydes métalliques vont se substituer aux calcium pour donner la couleur à la concrétion : oxyde de cuivre pour la couleur verte, oxyde de manganèse pour la couleur noire, oxyde de fer pour la couleur rouge, oxyde de zinc pour la couleur bleue. Une concrétion pure est blanche ou transparente, les couleurs jaune, crème, blanc cassé sont dues à la présence d’argile ou de minéraux dans la calcite.
La face principale du cristal renvoie la lumière comme un miroir.
Aucune datation n’a été faite précisément.
On estime néanmoins sa formation à la période Quaternaire. C’est-à-dire depuis plus d’un million d’années jusqu’à … maintenant !
Il y a deux possibilités, soit sous leur propre poids (la calcite pèse 2,7 t/m3 et l’aragonite 2,9 t/m3), soit lors de forts tremblements de terre (cas plus rare).
Oui. Tout d’abord il existe des essaims de chauve-souris (rhinolophes). Leur présence est visible grâce au guano présent un peu partout dans les galeries. Il existe aussi des insectes cavernicoles, présents près des points d’eau. Il a été retrouvé dans les étages supérieurs des aphanelops (Geotrechus (s. str.) discontignyi canteti).
Comme pour les chauves-souris, les insectes cavernicoles n’aiment pas la lumière. Ils se cachent donc sous les pierres ou dans les fissures pour se protéger.
Pour les chauves-souris, elles ressortent pas l’entrée naturelle (des orifices ont été aménagés dans la porte pour leur permettre de passer) et se nourrissent d’insectes avant de retourner se protéger dans des cavités le jour.
Pour les cavernicoles, ils mangent principalement les débris végétaux amenés par l’eau ou le guano de chauve-souris.